Existent-ils d’autres leviers pour progresser ?
L’organisation des olympiades d’hiver coûte bien évidemment cher, n’existent-ils pas d’autres leviers de croissance pour l’économie des sports d’hiver ? Évidemment, on pense aux investissements : remontées mécaniques, neige de culture, ou encore à un travail à mener sur l’accueil et l’hébergement ou sur l’accroissement de la clientèle internationale comme l’a souligné Sébastien Mittelberger. Qu’en pense Pierre Lestas ? « J’ai envie de tout résumer à travers le mot innovation. Je crois qu’on tient là un véritable levier de croissance depuis une dizaine d’années. Alors évidemment, c’est l’effet de la révolution numérique et on voit que les choses s’accélèrent. Ne l’oublions pas : aujourd’hui, on est face à des enjeux considérables. Et le premier enjeu, à mes yeux, c’est le client ». Pourquoi le client ? Parce que désormais, avec un simple clic, il peut décider de venir ou ne pas venir dans telle ou telle station ou de privilégier d’autres activités. On est face à une véritable révolution qu’il nous faut désormais prendre en compte. 70 % des clients réservent leur séjour par internet. Il faut dès lors porter une attention toute particulière à la chaîne de valeurs, notamment en France. Pourquoi en France ? « Parce qu’on le sait bien, nos modèles sont fragmentés, contrairement aux États-Unis où les modèles sont hyper intégrés » a tenu à rappeler Pierre Lestas avant d’ajouter que « cela doit nous conduire, en France, à mettre en œuvre une vraie logique d’entreprise privée qui associe les différents acteurs publics et privés. J’y vois un levier de croissance indirecte ». L’autre point à prendre en considération ne serait-il pas la qualité de l’offre, dont va dépendre notre e-réputation ? On constate effectivement aujourd’hui l’importance des réseaux sociaux. Cela doit donc conduire les différents acteurs des destinations à certes investir, mais également à soigner l’accueil, à être attentif à la question des datas, à celle de la gestion de la relation client, ainsi qu’à la problématique de l’immobilier et des lits chauds.
L’avenir de l’économie des stations est-il conditionné au renouvellement générationnel ?
Il est vrai que les marchés européens sont considérés comme mûrs. Dès lors, il leur est nécessaire d’attirer plus de skieurs étrangers ou de former de nouvelles générations de skieurs. Pour Sandro Lazzari, « les jeunes, il faut les attirer et les contenter avec des nouveautés. Il faut toujours présenter quelques nouveautés. Il est nécessaire de continuer d’offrir quelque chose de plus. C’est le meilleur système pour fidéliser la clientèle. Mais il y a une chose très importante, Pierre Lestas a commencé à en parler, c’est la filière, c’est-à-dire toutes les activités complémentaires que propose une station de ski. Il faut être attentif à l’ensemble de l’offre touristique : l’accueil, l’hôtellerie, les restaurants, la vie du village, les remontées mécaniques. Une catégorie tire l’autre, il faut être vigilant ». En France, 10 millions de personnes viennent en station. Parmi ces 10 millions, il y a 2 millions de contemplatifs donc 8 millions de skieurs parmi lesquels 2,5 millions d’étrangers. Il nous reste 5,5 millions de