L’annonce des Jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver 2030 en France place une nouvelle fois les Alpes françaises au centre du monde. Mais au-delà des images spectaculaires de ski et de compétitions de sports de haut niveau, c’est bien l’avenir des stations de montagne, des infrastructures et des populations locales qui se joue. Les stations de ski sélectionnées comme sites olympiques voient dans cet événement une chance unique d’accélérer leur développement en matière de transport décarboné et de logement durable.

Les JOP d’hiver, une opportunité pour les Hautes-Alpes

@matteo-badini

Longtemps dans l’ombre des Jeux Olympiques d’Albertville (1992) en Savoie, les Hautes-Alpes s’apprêtent à accueillir les épreuves de freestyle de ski et snowboard. Pour Arnaud Murgia, maire de Briançon :

« Nous avons passé les 30 dernières années à dire que les Jeux avaient toujours lieu en Savoie. Ceux de 1992 ont profondément changé ce département. C’est une chance inouïe qui se présente désormais à nous. »

Si le territoire souffre encore d’un enclavement marqué, avec des routes sinueuses, des liaisons ferroviaires longues et une vulnérabilité géologique, l’héritage attendu des Jeux Olympiques vise à :

• moderniser les accès routiers et ferroviaires,
• améliorer la desserte du Briançonnais,
• renforcer la sécurité des infrastructures.

La région, l’État et la SNCF travaillent déjà au développement de solutions, dont la rénovation de l’étoile ferroviaire de Veynes pour relier Briançon à Marseille en 3h30 au lieu de 5 heures aujourd’hui.

@snap-wander

Un village olympique au service du logement

L’autre grand défi des Alpes françaises est celui du logement. À Briançon, le futur village olympique sera construit sur la friche du fort Vauban, un ancien site militaire abandonné. Ce projet répondra à deux enjeux majeurs : loger les athlètes et, après les Jeux Olympiques d’hiver, offrir un nouveau quartier mixte avec logements, commerces et services. Une manière d’apporter une réponse durable à la crise du logement pour les habitants permanents comme pour les saisonniers des Alpes.

Le projet olympique prévoit aussi une desserte décarbonée entre le village et les sites de compétition de ski des Alpes, avec un ascenseur valléen et une voie réservée aux transports en commun.

Une vision partagée au niveau régional et international

Pour Fabrice Pannekoucke, président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, les Jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver doivent s’inscrire dans une logique d’héritage et de coopération :

« L’ère des Jeux Olympiques est désormais à la responsabilité, à la coopération et à la bonne intelligence. »

Il rappelle que 93 % des infrastructures existent déjà, ce qui permet une organisation sobre et respectueuse de l’environnement. L’objectif est bel et bien de faire des Jeux Olympiques d’hiver dans les Alpes françaises un levier de transition pour penser la montagne de demain, en travaillant sur la décarbonation des mobilités, la sobriété énergétique et l’attractivité touristique durable.

La région souhaite également s’inspirer d’expériences internationales, comme celles de Salt Lake City (2002, puis 2034) ou de Milan-Cortina (2026), afin de construire un héritage alpin commun. Cette coopération dépasse les frontières et pourrait mener à un véritable « pacte européen de la montagne ».

Lire l’interview complète dans l’Innovation Book 2025 édité par Mountain Planet, le salon de l’aménagement en montagne qui se tiendra du 21 au 23 avril 2026 à Grenoble.

Une vitrine pour la France et le monde

@KD

En améliorant les liaisons entre les grandes villes comme Paris, Lyon ou Marseille aux stations de ski mythiques des Alpes françaises (Courchevel, Val d’Isère, La Plagne, le Grand-Bornand, La Clusaz ou encore Serre Chevalier et Montgenèvre), les Jeux Olympiques et Paralympiques 2030 feront rayonner la France et ses sports d’hiver à l’échelle mondiale. Plus qu’une cérémonie sportive, c’est un projet de société qui se dessine, visant à concilier excellence olympique, développement territorial et respect de l’environnement.

À travers cet événement, la France entend bien relever le défi d’organiser des Jeux d’hiver sobres, durables et porteurs d’avenir pour ses territoires de montagne, dans les deux Savoie, les Hautes-Alpes ou encore l’Isère.