Développement durable

21 mai 2024

Tourisme éco responsable en montagne, pour un avenir durable

Les acteurs de la montagne se sont retrouvés en avril 2024 dans la ville de Grenoble Alpes Métropole en France. A l’occasion du salon Mountain Planet, 23 000 professionnels ont pu échanger et partager leur vision de la montagne d’aujourd’hui et de demain. La question au centre des enjeux ? Comment envisager un avenir durable et éco responsable du tourisme dans les territoires de montagne ?

Si la région Auvergne Rhône Alpes était au cœur des débats, plus de 20 délégations étrangères et 67 pays ont répondu présent pour la 50è édition de cet événement international de la filière montagne. 20.000 visiteurs étaient également au rendez-vous cette année. Preuve s’il en est de l’intérêt porté à l’environnement et au développement durable des territoires de montagne. Ils ont ainsi pu rencontrer les professionnels des stations de ski, aménageurs, industriels, élus, collectivités, hébergeurs et exploitants de domaines skiables.

Tourisme durable et préservation de l’environnement de montagne

Lors du salon Mountain Planet, nous avons rencontré quelques-uns des lauréats des Trophées des CIMES durables. Ceux-ci sont décernés par l’Association Nationale des Maires de Station de Montagne (ANMSM). Ils récompensent les initiatives des stations de montagne des Alpes engagées dans la transition écologique.

  • Le projet éducatif de l’école d’Hauteluce (station village reliée aux Saisies en France) vise à créer une aire éducative terrestre. Les enfants en vacances peuvent ainsi s’approprier un site et observer la faune et la flore. L’objectif de ce projet pédagogique et écocitoyen est de les sensibiliser à la protection de l’environnement et de valoriser la biodiversité sur leur territoire. Les enfants en sont les acteurs, avec le soutien de l’Office Français de la Biodiversité (OFB).
  • A Isola 2000, c’est un festival de Jazz éco responsable qui a été primé. Les concerts se sont déroulés en pleine nature, sans électricité. Ou alors uniquement celle produite localement par les microcentrales électriques de la commune, ou par des panneaux solaires. En lien avec le parc du Mercantour et les acteurs locaux, des musiciens engagés ont permis à de nombreux visiteurs de découvrir des sites touristiques atypiques. Parce qu’en station, on ne consomme pas uniquement des activités liées aux remontées mécaniques. La culture et l’observation de la faune et de la flore sont une alternative aux vacances de ski. Elles permettent de valoriser et de préserver le territoire.
  • La station de Val d’Isère a également reçu cette distinction pour avoir intégré une notation sur le développement durable et la transition écologique dans ses passations de marchés publics. S’inscrivant dans la démarche « Flocon Vert », ce projet a nécessité l’établissement d’une charte des achats durables validée par les élus.

Voir le récap en images 

Lancement du programme « Adopt’1 Spot »

Le salon a également mis en avant ce programme porté par Mountain Riders. En « adoptant » un spot, les collectivités locales, acteurs économiques, gestionnaires de domaines skiables, marques, entreprises, associations ou encore écoles, s’engagent à effectuer 2 ramassages par an pendant 3 ans, sur un même périmètre, avec le même nombre de personnes. Ce programme a pour objectif à mesurer l’évolution de la pollution sauvage et d’écrire une stratégie de réduction des déchets sauvages à la source. Cette démarche a été validée par le ministère de la Transition écologique et s’inscrit dans un objectif national en lien avec la Charte Nationale Montagne Zéro Déchet Sauvage.

Réduire leur empreinte carbone, une priorité pour les stations de montagne

Le ski reste l’activité des vacances d’hiver par excellence. Le bilan positif de la saison 2023/2024 le confirme. Et pour autant, les professionnels des stations de ski sont pleinement conscients que son impact sur l’environnement n’est pas négligeable, notamment en termes de transport. Ce poste est responsable à lui seul de 52% des émissions de carbone en montagne.

La Compagnie des Alpes a fait état, pour la saison d’hiver 2022/23, d’une réduction de 71% des émissions de CO2 dans les domaines skiables et les activités de plein air. Cette baisse est principalement liée au remplacement du diesel par du biocarburant HVO100 pour les dameuses. Cette transition a permis de ramener les émissions totales de CO2 à 320 grammes par jour par skieur.

Par ailleurs, l’offre d’activités de vacances durables et éco responsables dans les stations de montagne se développe, pour proposer aux vacanciers des expériences été comme hiver. Aujourd’hui, tourisme vert et tourisme blanc sont plus que jamais complémentaires.

Le transport des touristes venant en vacances à la montagne est lui aussi un enjeu majeur. Le développement d’une mobilité douce et décarbonée a également été abordée lors du salon Mountain Planet, avec notamment les ascenseurs valléens. Il s’agit aussi pour les stations de favoriser les transports en commun et le covoiturage. Les stations de ski facilitent également les déplacements en véhicules électriques, en installant des bornes de recharge. Une autre solution durable et responsable pour préserver l’environnement en montagne.

→ Article : « Quelle diversification touristique pour les territoires de montagne ? »

Quel label éco responsable choisir ?

De plus en plus de touristes prennent aujourd’hui en compte la démarche environnementale, notamment celle des stations de ski, pour choisir leur destination de vacances. Ils seraient 59% à essayer de concilier tourisme et écologie pour limiter leur impact sur l’environnement. 75% sont également sensibles aux labels verts ou durables attribués aux prestataires touristiques (étude routard.com – mars 2023)

Parmi les nombreux labels et certifications :

  • « Station Verte » est un label touristique destiné à un territoire d’accueil reconnu comme étant une station proposant des séjours porteurs de sens, favorisant un tourisme durable, authentique, humain et respectueux de l’environnement.
  • Le label « Flocon Vert » concerne spécifiquement les stations de montagne et valide notamment leurs engagements pour préserver l’environnement. Ce label, porté par l’association Mountain Riders, repose sur 20 critères et 4 grandes thématiques : gouvernance, économie locale, dynamiques sociales et culturelles, gestion durable des ressources.
  • « Green Globe » est la référence mondiale de la certification du tourisme durable. Son objectif est d’accompagner les professionnels du tourisme pour qui l’environnement et le social font partie de leurs préoccupations.
  • « B-Corp » est une évaluation des performances sociales, sociétales et environnementales des entreprises. C’est un label à la renommée internationale qui s’adresse à toutes les organisations, quels que soient leur secteur d’activité et leur taille.
  • « Clef Verte » est un label de tourisme durable pour les hébergements touristiques et les restaurants en France et à l’international.

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