La gestion durable des forêts est au cœur de l’avenir des territoires de montagne. Face au réchauffement climatique, à l’érosion des sols et à la pression touristique, la forêt devient un atout stratégique pour maintenir l’équilibre des massifs montagneux. En lien étroit avec l’ONF, les collectivités et la filière bois, les acteurs de la montagne développent des approches innovantes pour concilier attractivité économique, préservation des ressources et vitalité locale. Chaque parc, chaque forêt, qu’elle soit domaniale, communale ou privée, représente désormais une composante essentielle de la résilience des massifs forestiers.

Les enjeux écologiques : biodiversité, eau et climat

Les forêts de montagne constituent des écosystèmes à haute valeur écologique. Elles abritent une biodiversité exceptionnelle, protègent les sols et participent à la régulation de l’eau. Dans les parcs naturels comme le parc de la Vanoise, les exploitants collaborent avec les gestionnaires environnementaux pour limiter les impacts du ski sur la faune. Des zones calmes ont été instaurées pour protéger le tétras lyre, et des déflecteurs installés sur les câbles afin de réduire les collisions. Par ailleurs, de nombreux observatoires environnementaux permettent d’établir une véritable photographie de la biodiversité dans les forêts de montagne.

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Le rôle économique local sur l’emploi, le tourisme et la filière bois

@ben-kupke

Dans chaque territoire de montagne, la forêt ne se limite pas à une ressource écologique. La forêt est aussi un moteur économique. Elle fait vivre une filière bois dynamique, allant de la coupe à la transformation, et soutient des centaines d’emplois forestiers locaux. L’ONF, en partenariat avec les communes, accompagne la mise en œuvre de plans de gestion forestière afin d’assurer la durabilité des coupes et la régénération des peuplements.

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Innovations et mesures mises en œuvre

En territoire forestier de montagne, chaque projet d’innovation entend répondre aux défis climatiques et économiques. La gestion forestière se modernise, tout en conservant une approche de terrain. De nombreuses communes ont adopté une charte forestière servant de boussole pour les élus, l’ONF, les exploitants et les associations. Elles fixent les principes d’exploitation des forêts, de reboisement et de protection, garantissant la cohérence entre l’aménagement du territoire et les impératifs écologiques.

En parallèle, les actions de reboisement des forêts se multiplient. Après les travaux sur les pistes, les stations replantent des essences locales, adaptées à l’altitude et au sol. Ces opérations visent à restaurer l’équilibre hydrique, à renforcer la biodiversité en forêt et à stabiliser les pentes. Le Grand Massif, par exemple, gère un vaste parc naturel de plusieurs milliers d’hectares de forêts selon un plan de gestion forestière intégré.

Le rôle des acteurs forestiers et des collectivités

Les acteurs forestiers, les élus locaux et l’ONF agissent de concert pour garantir la durabilité de la forêt de montagne. En accompagnant les communes propriétaires de massifs, l’ONF élabore des plans de coupe, des chartes forestières et des actions de sensibilisation. Ces démarches renforcent la cohésion entre filière bois, gestionnaire de parc, association environnementale et station de ski. Cette gouvernance partagée assure une gestion forestière efficace, respectueuse des cycles naturels et génératrice d’emplois sur le long terme. Désormais, les programmes de formation des jeunes forestiers incluent des modules sur la gestion de l’eau, la biodiversité et la chasse raisonnée, afin de maintenir un équilibre durable entre faune et flore des forêts.

Les bénéfices pour les territoires et la vie locale

Une forêt bien gérée agit comme une infrastructure naturelle au service du territoire. Elle protège des avalanches, régule l’eau, stabilise les sols et abrite la biodiversité. Elle soutient la filière bois locale, encourage la valorisation du bois comme énergie durable et crée des emplois qualifiés dans les métiers forestiers.
En parallèle, la présence d’un parc forestier bien entretenu renforce l’attractivité touristique des stations, favorisant la fréquentation en été et prolongeant la saison économique. Dans les forêts des parcs en montagne, les sentiers pédagogiques et les zones de découverte participent aussi à la sensibilisation environnementale des visiteurs. La gestion durable contribue donc à maintenir un équilibre entre activités humaines et cycles naturels, garantissant la vitalité du territoire toute l’année.

Freins, défis et perspectives

Malgré ces avancées pour nos forêts, plusieurs obstacles demeurent. Les coûts élevés des chantiers forestiers et de l’entretien des équipements freinent parfois les petites communes. Le manque de main-d’œuvre qualifiée dans la filière bois complique la mise en œuvre de certaines politiques locales. Enfin, le changement climatique fragilise l’équilibre des forêts, accroît le stress hydrique et favorise la propagation de maladies. Ces défis rappellent l’urgence d’une coopération renforcée entre les différents acteurs forestiers, les collectivités et l’ONF pour adapter durablement les pratiques.

Pour consolider la gestion forestière durable dans les massifs, plusieurs leviers se présentent.
Outre le renforcement des financements pour les projets forestiers, la recherche d’essences résilientes et le soutien de la filière bois locale, la généralisation des outils numériques de suivi de l’eau et des forêts permettra d’anticiper les risques et d’optimiser les coupes. Enfin, la mise en place d’une charte forestière partagée entre communes, ONF et acteurs privés fait partie des clés pour parvenir à un équilibre durable entre nature, économie et qualité de vie.

@adrien-stachowiak

La forêt de montagne incarne aujourd’hui un véritable pilier écologique, social et économique. Par une gestion forestière rigoureuse et partagée, chaque territoire de montagne, chaque parc national montre qu’il est possible de concilier production, tourisme et préservation. Grâce à l’implication de l’ONF, des acteurs forestiers, des collectivités et de la filière bois, la montagne invente un modèle de développement fondé sur la durabilité, la biodiversité et la bonne gestion de l’eau. Parce que préserver la forêt, c’est préserver la vie et l’équilibre des montagnes de demain.